Lecture commentée et mise en pratique du rituel de passage (suite)
Rite Moderne Français Traditionnel
« Révision 2017-04, Édition du 1er septembre 2017 -RÉFÉRENT »
Tenue du 21 mai 2019
Avant de reprendre à la page 11, il est rappelé les deux spécificités majeures du grade de passage du RMFT :
- Il n'y a aucune épreuve ni voyage au grade de Compagnon. Il s'agit d'un retour à l'origine. On a commencé à remplir avec des outils et des épreuves dans les 20 dernières années du XVIIIe siècle. A noter que même en Angleterre après l'Union de 1813, il n'y a ni épreuve ni voyage.
- Il y a une chambre du milieu (qui d'après Pritchard est placé en élévation - parfaitement décrit dans la Bible). Or dès que le grade de Maître apparaît en France, la Chambre du milieu passe au 3e grade. C'est incompréhensible. Y avait-il deux chambres du milieu ? Dans le RMFT, nous avons rétabli la chambre du milieu du 2e grade ; ce qui n'a jamais été le cas en France au XVIIIe. Le milieu dont il s'agit ici est le milieu du tableau au centre de la Loge qui est pourvu de la lettre G. Le seul moment clé du grade de compagnon est de passer par le centre de la Loge là où se révèle la gloire de Dieu.
Malgré son dépouillement qu'il n'y paraît, ce grade de Compagnon est beaucoup plus signifiant entendu dans cette perspective traditionnelle. Car évidemment la lettre G signifie God, c'est-à-dire Dieu.
C'est Pritchard en 1730 qui remplie déjà ainsi le 2e grade.
Cf. également la divulgation de Hérault «Réception d’un Frey Maçon» 1737 qui décrit le tour de la Loge qui est une simple présentation aux Frères.
Cf. également Dialogue between Simon and Philip c.1725-1740.
Ce travail de dépouillement du RMFT offre un schéma tout à fait différent. A noter que dans le RER, le 2e grade ne manipule pas d'outils. Cela montre une fois de plus que le rectifié a transmis des usages très anciens de la maçonnerie française.
La très importante divulgation du Maçon démasqué de 1751 donne la triple signification de la lettre G (Gloire, Grandeur, Géométrie).
Une introduction est donnée de l'histoire traditionnelle du Métier ; la version des Anciens Devoirs qui sert de base à ce texte est le MS Grand Lodge n°1 (1583).
Bon frère et Compagnon, nous allons vous dire comment et de quelle manière le digne métier de Maçonnerie a commencé et comment il a été protégé et maintenu par des rois illustres et beaucoup d’autres hommes vénérables.
Avant le Déluge, il y avait un homme qui se nommait Lamekh. Ce Lamekh prit deux femmes, l’une s’appelait Ada et l’autre Zilla. De sa première femme Ada, il eut deux fils, l’un reçut comme nom Jabal, l’autre Jubal. De sa deuxième femme Zilla, il eut un fils, Tubalcaïn et une fille Naama et ces quatre enfants inventèrent tous les métiers et arts libéraux du monde comme on peut le lire dans le chapitre quatre de la Genèse.
L’aîné Jabal inventa la géométrie et il possédait des troupeaux de moutons et des champs. Et il fut le premier Maçon qui construisit des maisons et des murs de pierre.
Son frère Jubal inventa l’art de la musique, le chant, la harpe, l’orgue et la trompette.
Le troisième fils, Tubalcaïn inventa l’art de travailler les métaux, l’or, l’argent, le cuivre, le fer et l’acier et toutes les manières de les façonner et de les forger.
Et la fille Naama inventa l’art du tissage.
D'après la Bible, les compétences de Jabal et Tubalcaïn résument les compétences dans Hiram et Hiram Abif.
Il a été créé au XIXe siècle, a été créé au Pays-Bas l'Ordre des tisserantes.
Ces quatre enfants savaient que Dieu punirait le monde pour ses péchés par le feu ou par l’eau, c’est pourquoi, ils inscrivirent les métiers et les arts libéraux sur deux colonnes, l’une de marbre qui ne serait pas endommagée par les eaux, l’autre de terre cuite qui ne pourrait pas être détruite par le feu.
Nous allons vous dire de quelle façon ces colonnes sur lesquelles les arts libéraux étaient inscrits ont été retrouvées.
Cf. livre des 2 grandes colonnes.
Les premières colonnes n'ont rien à voir avec les 2 grandes colonnes du Temple de Salomon.
Le premier des arts libéraux est la GRAMMAIRE qui apprend aux hommes la correction du langage.
Le deuxième est la RHÉTORIQUE qui apprend aux hommes à bien parler.
Le troisième est la LOGIQUE qui apprend aux hommes à reconnaître l’erreur de la vérité.
Le quatrième est l’ARITHMÉTIQUE qui apprend aux hommes à trouver par le calcul toutes sortes de nombres.
Le cinquième est la GÉOMÉTRIE qui apprend aux hommes à arpenter et mesurer la terre et toutes les autres choses, science sur laquelle reposent la Maçonnerie et l’Architecture.
Le sixième est la MUSIQUE qui apprend aux hommes l’art de chanter et de jouer de l’orgue, de la harpe et de la trompette.
Et le septième est l’ASTRONOMIE qui apprend aux hommes la course du soleil, de la lune et des étoiles du ciel.
C'est le programme de l'enseignement selon la science antique qui est enseigné à des Maçons spéculatifs :
- Le Trivium (littéraire)
- Le Quadrivium (mathématiques)
Ces 7 arts libéraux s'opposaient aux arts mécaniques ou serviles.
Au XVIe siècle, un personnage très important apparaît : l'architecte. C'est dans l'épitre dédicatoire de Philibert de l'Orme qu'on trouve l'expression : "Dieu, le Grand Architecte de l'Univers". Il décrit les caractéristiques de l'architecte qui doit connaître toutes les sciences, aux connaissances universelles dont les arts libéraux. Philibert indique qu'il ne faut pas confondre l'architecte avec "le vil maître maçon, incompétent..." Il s'agit donc ici d'un littéraire.
Les 5 ordres d'architecture sont une référence à l'architecture de la renaissance.
Ce sont là les sept arts libéraux, mais tous reposent sur un seul, la GÉOMÉTRIE, car la géométrie enseigne aux hommes, la mesure, le volume et le poids de toutes choses sur la terre. Car il n’y a pas d’homme qui exerce un métier où l’on n’ait besoin de mesurer et tout homme qui achète ou vend se sert de mesure et de poids et tout cela est géométrie. Et les marchands, les artisans, et tous les autres métiers, en particulier les laboureurs et les paysans qui sèment le grain et plantent la vigne et les arbres fruitiers ne peuvent arpenter et mesurer sans la géométrie. C’est pourquoi cet art est le plus noble et tous les autres reposent sur lui.
Dans ce passage, on indique que tous sont concernés par la Géométrie. C'est justement les gens qu'on trouve à ce moment dans les Loges.
De nombreux Maçons furent employés lors de la construction de la tour de Babel et Nemrod, le grand roi de Babylone, était lui-même, Maître Maçon. Il aimait la Maçonnerie et il donna aux Maçons la franchise de son Royaume. Et lorsqu’il fallut construire Ninive et les autres villes d’Orient, Nemrod, roi de Babylone envoya soixante Loges de ses Francs-maçons à Assur, roi de Ninive, son cousin et avant leur départ, il leur délivra une charte et des devoirs les enjoignant d’être sincères les uns envers les autres et de s’aimer les uns les autres afin qu’ils lui fassent honneur chez son cousin. Et il leur donna aussi des Devoirs concernant la Maçonnerie et ce furent les premiers Devoirs que les Maçons reçurent pour leur Métier.
Cf. la construction de la légende compilée par Anderson.
Abraham et Sarah sa femme allèrent en Égypte et enseignèrent aux Égyptiens les sept arts libéraux. Un de leurs élèves, Euclide, fit de rapides progrès et devint Maître dans tous les arts libéraux.
Longtemps après, lorsque les enfants d’Israël eurent conquis Jérusalem, le roi David en fit sa capitale et à la fin de sa vie commença à faire préparer l’emplacement et les pierres pour le Temple. Ce même roi David aimait et chérissait les Maçons. Il les payait bien et leur donna aussi des Devoirs, très proches des nôtres.
Après la mort du roi David, Salomon, son fils, construisit le Temple que son père avait projeté, manda des Francs-maçons de divers pays et les rassembla en sorte qu’il eut à sa disposition quatre-vingt mille ouvriers tailleurs de pierre. À ce nombre, il en ajouta trois mille trois cents qui furent nommés Maîtres et Surveillants de ses travaux.
Le roi d’un pays voisin, Hiram, roi de Tyr aimait le roi Salomon et lui envoya du bois de cèdre du Liban pour le Temple et lui envoya aussi un homme habile et intelligent, fils d’un bronzier tyrien et d’une veuve de la tribu de Nephtali, nommé lui aussi Hiram et surnommé Abif, « le Maître », qui devint chef de tous les Maçons.
Salomon confirma les Devoirs et les usages que son père avait donnés aux Maçons. Ainsi, ce digne métier s’établit et prospéra dans le pays de Jérusalem et dans beaucoup de royaumes par la suite.
A noter que Hiram est un nom tardif que René Guilly avait malgré tout intégré dans cette traduction du MS Grand Lodge n°1. Cf. étude de Roger Dachez publiée dans Renaissance Traditionnelle.
Notre grade ainsi sourcé et documenté ne ressemble à aucun autre d'aujourd'hui. C'est l'intérêt du travail du RMFT.
On s’arrête alors au discours sur l’histoire traditionnelle du métier soit page 13 du manuel de référence précité.