Etude comparée de 3 divulgations maçonniques françaises

Le Sceau rompu (1745), L’ordre des Francs-maçons trahi et leur secret révélé (1744) et Le Catéchisme des Francs-maçons (1744)

sous la direction de René Guilly

Tenue du 15 janvier 1987

Le Sceau rompu ou la loge ouverte aux Profânes par un franc maçon comparé à Le Catéchisme des Francs-Maçons (de Léonard Gabanon i.e. Louis Travenol, 1710-1781)

Grade d’apprenti

1. Demande : Quel est le premier soin du Maçon ?

Réponse : C’est de voir si la Loge est couverte.

Cf. Le Catéchisme des Francs-maçons : 7e demande. Sur la « couverture » de la Loge : Cf. Ms d’Edimbourg (1696) et Sloane[1] 8e demande.

2. D. D’où venez-vous ?

R. De la Loge Saint-Jean.

3. D. Quelle recommandation nous apportez-vous ?

R. Bon accueil aux Frères & Compagnons de cette Loge.

4. D. N’apportez-vous rien de plus ?

R. Le Vénérable Maître de la Loge Saint-Jean vous salue par trois fois.

Sur la Loge de Saint-Jean et la triple salutation dite « Salutation de l’étranger », c’est-à-dire des visiteurs, Cf. Ms d’Edimbourg et Les Ordonnances de Torgau[2] (1462) faisant suite aux Statuts de Ratisbonne, règle 107 (1459). Ces textes allemands pourraient suggérer des contacts anciens entre l’Allemagne et l’Angleterre.

La « Salutation de l’étranger » serait une clef qui donne l’entrée de la loge[3]. On peut la comparer au Mot du Maçon qui a le même usage.

Le Mot du Maçon formé de 2 mots, aujourd’hui réparti sur les 2 premiers grades, nous rappelle un état ancien où le grade d’apprentif-compagnon ne formait qu’un tout. S’il y avait bien 2 cérémonies, elles étaient délivrées le même jour. Au début du XVIIIe siècle, avec l’apparition d’un 3e grade, cette pratique, directement issue des origines opératives de la Maçonnerie, disparaît. Or le Mot du maçon ne prend véritablement son sens que lorsque les 2 mots qui le composent sont réunis.

Notons l’association ternaire suivante :

  • VM - Sagesse
  • 1er S. – Force - Jakhin
  • 2eS. – Beauté - Boaz

5. D. Que venez-vous faire ici ?

R. Vaincre mes passions, soumettre mes volontés, & faire de nouveaux progrès dans la Maçonnerie.

Cf. Masonry Dissected de Samuel Prichard (1730).

Notes :

[1] Cf. Revue Villard de Honnecourt, n° 7, p. 140.

[2] Cf. Renaissance Traditionnelle, n° 40

[3] Cf. Ms Sloane, op. cit., p. 142.