Jacques Flamand
(1935-2018)
Jacques a été initié le 18 juin 1981 au sein de la Loge Jean-Théophile Désaguliers n° 1 de la Loge Nationale Française. 4 ans plus tard, le 25 novembre 1985 il en devient le Très Vénérable.
En dehors de ces qualités personnelles, c’est la pratique de la Maçonnerie Traditionnelle Libre qui est illustrée par cette relative rapidité dans la carrière qui étonnerait, aujourd’hui encore, bien des Frères de la Maçonnerie française. Tout apprenti est appelé à découvrir l’intégralité de la tradition maçonnique et à la vivre.
Il sera encore 3 fois Vénérable de cette loge, en 1988 ; 1992 juste après la mort de René Guilly ; et en 1998. Il occupa aussi divers postes dans la loge : hospitalier ; Maître de musique lors des réceptions ; 2e expert ; couvreur, etc. Il y donnera divers travaux citons : Viollet le Duc (1994) ; Cervantès et Don Quichotte (2007).
Il recevra tous les grades de la tradition française au sein du Souverain Chapitre Français Jean-Théophile Désaguliers. Il sera, avec Claude D., le premier reçu en pleine forme au grade de Maître Parfait en 1984, au XXe siècle. Le 7 janvier 1987 il est reçu au grade de Maître Irlandais. Il deviendra Souverain Prince Rose-Croix et prendra le nom « Espérance ». En 1996 il sera dépositaire des rituels d’installation pour la tradition française. Il sera membre du Ve Ordre et président du 2e ordre Grand Elu Ecossais en 2008. Le 16 juin 2009 il est membre d’honneur de notre Loge mais continue à la fréquenter en 2010 pour le 50e anniversaire de la Loge et le 30e anniversaire maçonnique de Roger Dachez.
Il appartint aussi à la loge d’étude héraldique « Heraldica » consacrée à l’héraldique et à la sigillographie dont il sera longtemps secrétaire et où il donne des travaux comme :
- Approche préliminaire au symbolisme des végétaux en héraldique (4 janvier 1988),
- Figures artificielles et célestes (28 avril 1990),
- Armes et armures (7 janvier 1991),
- Présentation de la réédition de L’idée de la parfaite devise d’Emanuele Tesauro, Les Belles Lettres (11 janvier 1993),
- L’Agnus Dei (17 novembre 1994).
Il pratiqua aussi la tradition britannique et anglo-saxonne au sein de la Loge L’Echelle de Jacob où il donnera un travail en 2007 quasi prémonitoire sur le symbolisme de la porte à partir d’un poème de Francis Ponge et sur « La symbolique des couleurs et son histoire » (2009). Il pratiquera le grade de la Marque. Il recevra l’’installation secrète. A partir de 2002 il fera partie de l’aventure du chapitre Rose-croix « Petit Ut Vivat » qui pratique le grade de Rose-Croix de Heredom, chapitre alors sous obédience anglaise. Il en sera membre fondateur le 15 février 2003 et y prendra le nom de « chevalier de l’Espérance ». Il sera secrétaire du chapitre.
Il était artiste peintre et il exposa à partir du 24 septembre 1998, Galerie Langlet 27 rue Vanneau Paris VIIe. Il fut aussi poète, amateur de théâtre (décors et mise en scène).
Dans les 10 dernières années de sa vie, c’est la maladie qui l’affligea. D’abord tourmenté dans son corps (hanche ; genoux ; col du fémur), il fut touché dans sa présence au monde et s’il participa physiquement, une dernière fois, à une tenue du chapitre Petit Ut Vivat, le 15 février 2014 il était déjà ailleurs.
Jacques est vivant. C’est notre foi comme on l’affirme dans la chaîne d’Union qui est dite au rite Français traditionnel : « en Elle, sont toujours présents ceux qui la formaient hier ». S’il ne fallait retenir qu’une image de Jacques, ce serait son sourire et-certes il aimait plaisanter mais avec tact et discrétion. Et c’est bien dans la discrétion et, espérons-le l’espérance que cette âme a rejoint son Créateur, une âme dont on pourrait dire en reprenant les mots de Jean-Baptiste Willermoz que « ce que nous nommons la mort est le commencement de la seule véritable et désirable vie pour les âmes de cette trempe ; c’est pour nous que nous pleurons en les perdant, lorsque nous devrions nous réjouir pour elles de ce changement d’état. »